Linda Tuloup vit à Paris (France).
Photographe plasticienne, elle est représentée par la Galerie Olivier Waltman (Paris / Londres).

Après des études en psychologie, Linda Tuloup se tourne vers la photographie et développe une pratique artistique singulière. Elle exprime, à travers ses séries photographiques, la relation qu’elle entretient avec la nature et l’image du féminin, dépassant la simple séduction pour nous faire pénétrer dans un univers poétique où l’inconscient devient langage à part entière. Son monde se déploie aux confins du désir, du rêve et de la nudité.

Ce sont des rites intimes qui débordent l’espace : des polaroïds dont elle passe la matière à la flamme, des pierres sur lesquelles elle révèle ses images, des films photographiques, dont FEU.

Son travail fait l'objet de nombreuses expositions et publications en France et à l'étranger. 

Elle a publié deux livres avec l'écrivain Yannick Haenel, Vénus – où nous mènent les étreintes, aux Ed. Bergger, et récemment La nuit souterraine dans la collection Pour dire une photographie, Ed. Les petites allées.


        

EXPOSITIONS (sélection)


2024
La forêt est un état d'âme, Festival Les grands récits, Abbaye St Germain, Auxerre
Vénus, Galerie La chambre Claire, Université Rennes2, Rennes
2023
Photo London, Galerie Olivier Waltman, Londres
Le feu, les pierres, Otto Gallery, Gand, Belgique
2022
Feu, Les nuits photo, L'entrepôt, Paris
Exodes, Ville de Saint-Raphaël
2021
Feu, Les Instants Vidéos, Friche la Belle de Mai, Marseille
Film La chambre rose, Les nuits photo, Paris
Elles, Galerie Olivier Waltman, Paris 
Art Paris , Grand Palais Éphémère, Galerie Olivier Waltman, Paris
Le Salon, Galerie Olivier Waltman, Paris
Feu, Festival Paris l'été, Paris
2020  
Bye bye futur, l'art de voyager dans le temps, Musée royal de Mariemont, Belgique
2019  
Où nous mènent les étreintes, Galerie Olivier Waltman, Paris
Fotofever, Carrousel du Louvre, Galerie Olivier Waltman, Paris
2018
Summer show , Galerie Olivier Waltman, Paris
2017  
Capnomancie, Journées du Patrimoine, Grande Loge de France, Paris
Summer show , Galerie Olivier Waltman, Paris
Art Paris Art Fair, Galerie Olivier Waltman, Grand Palais, Paris
2016
Recent works, Galerie Olivier Waltman, Paris
Eros et nature, Chapelle Sainte-Anne, Arles
2015
Film La chambre rose, Festival Transizioni, Bologna
Turbine Art Fair, Erdmann Contemporary Gallery, Joannesburg
Les rencontres de la photographie, Galerie Joseph Antonin, Arles 
Je, tu, elles, Chapelle Sainte-Anne, Arles
2014
Dreams to reality, Erdmann Contemporary Gallery, Cape Town
Film La chambre rose, Le cinéma des photographes, Paris
Et la tendresse, bordel , Galerie Obrose, Paris
2013 
De l'air, des bêtes, Paris
2012  
Figures / Mois de la photo, Paris
Film La chambre rose, Centre National de l'Audiovisuel (CNA), Luxembourg
Film La chambre rose, Les nuits photographiques, Paris
Nus et Paysages, Hôtel de Sauroy, Paris
Galerie de l'Europe, Paris
2011 
Génération de l'air, Maison Européenne de la Photographie, Paris
2010 
Galerie Agnès B, Paris
La chambre rose, Galerie Frédéric Moisan, Paris



PRESSE

L'intervalle de Fabien Ribery, IDEAT, l'oeil de la photographie, de l'air #59, de l'air #56, de l'air #53, de l'air #40, Persona, Billebaude, Réponses photo, Turbulences Vidéo, Le litteraire, Square magazine, Le Monde magazine, Psychologies magazine, The Forest, Carnet d'art, 9lives magazine, L'autre quotidien, 5 rue du, …

 


TEXTES

Yannick Haenel, écrivain

Quelque chose m'a sauté aux yeux la première fois que j'ai vu une photographie de Linda Tuloup accrochée à un mur (était-ce dans une galerie ou un appartement, peu importe) :
c'est la question de la clairière.
Le désir, paraît-il, serait obscur ; chez elle, au contraire, il possède une évidence qui l'illumine au cœur de sa propre limpidité. La clairière, c'est l'autre nom de l'éclaircie.
Dans les photographies de Linda Tuloup, il y a une forêt qui s'ouvre ; la nudité se place là, dans l'éclaircie de la clairière, et les voiles qui sont tendus entre les arbres et les corps (tissus, fumées, masques) redisent l'histoire immémoriale du désir qui s'offre en se dérobant.
C'est une scène originaire, et c'est assez fou de la voir se mettre en scène aujourd'hui, avec la matité en noir et blanc, comme si nous étions dans l'après-midi du monde. Je dis après-midi, et pas matin, parce qu'il me semble qu'à l'instant où Linda Tuloup appuie sur le déclencheur, les humains ont déjà été expulsés du paradis, la séparation a eu lieu, nous sommes après, dans un souffle suspendu.
Il me semble que dans ce monde photographique la différence sexuelle est vraiment à l'oeuvre : elle brouille à la fois les rapports et les clarifie : il n'y a pas d'hommes dans ses photos.
La forêt est féminine, gorgée de reflets, avec une femme qui photographie (qui guette, chasse, désire) et une femme qui est photographiée (parfois, c'est la même).
Ce monde féminin, peuplée d'animaux, est violemment adressé aux hommes.
Et puis j'aime que dans les photographies de Linda Tuloup le désir ne soit pas lié à la mort. Trouver cet endroit où l'on désire sans en mourir, c'est ma quête.
Voilà, je tourne autour de cette scène dans mes livres, je pense tout le temps à la nudité des femmes et au regard sur elles des hommes. J'écris pour ajuster ce regard — pour le rendre juste.
Pour mieux voir aussi. Pour aimer mieux. Alors le monde de Linda Tuloup m'a attiré ; écrire non pas sur mais avec ses photographies m'a semblé une évidence.
À mon tour, grâce à elles, je devenais limpide.


Benoit Rivero, éditeur photo chez Acte Sud

Autoportrait : c'est Hippolyte Bayard qui a commencé. En 1840, mortifié de ne pas avoir été reconnu comme l'inventeur de la photographie, il choisit de se représenter en noyé et d'annoncer post mortem son faux suicide. Sait-il alors que par ce dispositif inaugural, par cette mise en scène proprement géniale, il installe pour longtemps la photographie dans le registre référentiel qui marquera toute son histoire : relation à la vérité, relation à l'identité, relation à la mort ?
Plus troublant encore, ce précoce Autoportrait en noyé est déjà un nu.
Cent soixante-dix ans plus tard, la Chambre rose de Linda Tuloup assigne subtilement à la chambre noire la même charge autofictionnelle. Offrir l'image de soi qui s'offre.
Icône de pleine vie contre image de fausse mort. Vérité nue. Qui opère ? Qui regarde ? Et ce mot qui dit simplement "Attends".