Du pays des songes
La photographie est l’art du songe et du mensonge. Rien n’est vrai mais tout, parfois, y est véritablement beau. Ainsi, avec son appareil Holga tout en plastique, Linda Tuloup photographie des corps endormis, des corps rêvant aux airs de gisants. A peine entrevues, ses images nous entraînent immanquablement au pays des songes - ce lieu d’inquiétudes où les êtres semblent étendus pour toujours au fond d’un précipice ou sur un champ de bataille inconnu.
Où allez-vous rêveurs, ou donc ne reviendrez-vous plus jamais ?
Le procédé est connu, vieux comme les grains acides : Linda Tuloup utilise la technique dite de « surimpression », à savoir, après le premier déclenchement le négatif reste immobile, attendant une seconde voire une troisième image. C’est tout ? Oui.
Mais les spectateurs des photos comme leurs acteurs ne longent pas forcément, en tout cas constamment, les rives du Styx ou du royaume d’Hadès. Les visages - même quand l’un brûle en enfer – sont toujours bercés, enchantés : des amants endormis d’avoir aimé, des femmes à la renverse, dans les nuages, heureuses, les yeux blancs dans les draps blancs.
Savez-vous ? Il reste tant d’heures avant l’aurore…
Hervé Baudat
Où allez-vous rêveurs, ou donc ne reviendrez-vous plus jamais ?
Le procédé est connu, vieux comme les grains acides : Linda Tuloup utilise la technique dite de « surimpression », à savoir, après le premier déclenchement le négatif reste immobile, attendant une seconde voire une troisième image. C’est tout ? Oui.
Mais les spectateurs des photos comme leurs acteurs ne longent pas forcément, en tout cas constamment, les rives du Styx ou du royaume d’Hadès. Les visages - même quand l’un brûle en enfer – sont toujours bercés, enchantés : des amants endormis d’avoir aimé, des femmes à la renverse, dans les nuages, heureuses, les yeux blancs dans les draps blancs.
Savez-vous ? Il reste tant d’heures avant l’aurore…
Hervé Baudat
